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2. Agronomie : jouer sur tous les tablea 2. Agronomie : jouer sur tous les tableaux

Le choix variétal constitue le principal moyen de limiter les fongicides. Il doit être associé à d'autres techniques culturales pour être pleinement pris en compte.

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Pour prévenir le développement des maladies et limiter leur impact, différents leviers agronomiques existent. Ils visent d'une part à limiter la sensibilité du blé par un choix variétal, une densité de semis et une fertilisation azotée adaptés, et d'autre part à réduire l'exposition de la céréale aux agents pathogènes par la rotation, la destruction ou l'éloignement de l'inoculum, ou encore le décalage de la date de semis.

DES MARGES DE PROGRÈS

L'efficacité de chaque méthode dépend fortement de la maladie considérée (voir le tableau ci-contre) et de son niveau de présence. « La prophylaxie a ses limites, souligne Arvalis, mais il est incontestable qu'elle pourrait occuper une place plus importante que celle qu'elle n'occupe parmi les moyens de lutte actuels. » Sans renoncer à produire en quantité et en qualité.

Voici quelques mesures à prendre pour agir contre les maladies.

ROTATION

Une succession blé sur blé ou les rotations courtes favorisent le développement de nombreux pathogènes. Mais dans le cas de l'oïdium, dont les cycles secondaires sont assurés par les conidies dispersées par le vent parfois sur de longues distances, la rotation à l'échelle de la parcelle n'a que peu d'importance. Cet effet est également peu important pour la rouille jaune. Les résidus du précédent sont source d'inoculum pour l'année suivante, tout comme les repousses..

TRAVAIL DU SOL, RÉSIDUS ET REPOUSSES

Les maladies sont sensibles à l'interaction entre le travail du sol et le précédent, la gestion des résidus de culture ou des repousses. Ainsi, l'enfouissement des résidus de culture après récolte pour éloigner l'inoculum limite souvent le développement des maladies. « Dans le cas de l'helminthosporiose du blé, par exemple, un labour s'avère plus efficace qu'une protection fongicide », souligne Arvalis. De même, pour le piétin verse, l'enfouissement dans le cas d'un blé sur blé pourra être bénéfique en éloignant en fond de labour les résidus infectés. Mais, dans d'autres cas, comme les rotations maïs-blé, le labour contribue à exhumer des résidus enfouis l'année précédente et dont le pouvoir infectieux est stimulé par le retour en surface. A la différence du piétin verse, la septoriose n'est pas une maladie à caractère parcellaire et pour lequel l'inoculum initial pourrait être limitant. Par ailleurs, pour lutter contre l'oïdium et les rouilles, il est préférable de limiter la présence des repousses qui peuvent permettre à la maladie d'estiver dans l'attente de nouveaux semis. Le rôle des repousses est mal connu dans le cas de la septoriose.

CHOIX VARIÉTAL

Les variétés réagissent différemment face aux pathogènes. Certaines sont résistantes, ce qui suffit parfois à faire l'impasse de tout ou partie du programme fongicide. C'est notamment le cas pour le piétin verse (lire l'encadré ci-dessous). Mais ce moyen de lutte, souvent le plus efficace, reste soumis au contournement des gènes de résistance. Par exemple, des changements de race d'oïdium apparaissent : la variété de blé PR22R58, parmi les plus résistantes en 2006, est devenue depuis deux ans très sensible, avec de fortes attaques sur épi, plus nuisibles que sur feuille. Toisondor, Ambition et Glasgow ont été observées un peu plus sensibles en 2010 que les années précédentes. Ce problème de contournement de la résistance existe aussi pour la rouille jaune (lire page 44).

DATE DE SEMIS

Plus le semis est précoce, plus la culture est exposée tôt aux différents cycles de multiplication du pathogène, et plus la maladie va s'exprimer tôt et au final intensément. Cela est lié aussi à une structure différente du couvert, avec moins de talles. Un semis tardif permettra de réduire le développement de la septoriose, du piétin verse ou de la rouille brune. A l'inverse, oïdium et rouille jaune pourront être favorisés.

DENSITÉ DE SEMIS

Les fortes densités favorisent les contaminations de piétin verse par « effet de proximité » entre les tiges. En revanche, les semis clairs, qui favorisent le tallage, peuvent indirectement protéger les talles principales. Un semis dense, induisant un fort contact entre les feuilles, favorisera le développement de l'oïdium, de la septoriose, voire de la rouille brune. A l'inverse, un couvert dense semble diminuer les risques de contamination par la fusariose des épis.

FERTILISATION AZOTÉE

Le niveau des maladies sera d'autant plus élevé que la dose d'azote est forte. En effet, la plante gagnant en vigueur et en feuillage, le champignon trouve alors un contexte idéal pour se développer grâce à l'humidité ambiante. L'oïdium, en particulier, est très sensible au niveau de fertilisation azotée. A noter que le fractionnement de l'azote est défavorable à cette maladie, ainsi qu'à la rouille jaune. D'où l'importance de mesurer le reliquat de sortie d'hiver, de démarrer la fertilisation quand la végétation en a vraiment besoin, sous peine de favoriser les maladies.

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